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Chambord 39-45 : une histoire méconnue

Les nouvelles salles permettent au public de découvrir le rôle essentiel que Chambord a joué pendant la Seconde Guerre mondiale : lieu de sauvegarde de chefs-d’œuvre et lieu de résistance.
 

Chambord, lieu de sauvegarde de chefs-d’œuvre


En 1939, suite à l’ordre d’évacuation des principaux musées de Paris, dont le Louvre, des milliers d’œuvres sont expédiées par convois vers onze châteaux et abbayes du Centre et de l’Ouest de la France dont Chambord. Le château, fermé au public, va ainsi abriter des milliers d’œuvres d’art majoritairement issues des collections publiques françaises afin de les préserver des bombardements et de la convoitise des nazis.

Pour en savoir plus sur les collections privées accueillies à Chambord, rendez-vous sur cette page.


La chapelle, depuis l’étage, abritant des meubles et tableaux de Versailles, du cabinet des Dessins du musée du Louvre et de l’exposition de Liège. Martinière (1941) / Archives nationales.

 

Avec 4 000m3 de caisses entreposées en juin 1944, Chambord devient le plus conséquent des 83 dépôts ayant servi à abriter les œuvres pendant le conflit.

En plus des collections du Louvre, Chambord abrite également celles du Château de Versailles, du Musée de Cluny, du Musée des Arts Décoratifs, du Musée de Compiègne, du Musée de Saint-Germain-en-Laye,  du Musée de la Marine, du musée Nissim de Camondo, du palais de l’Elysée…



Pierre Jahan, Le retour de La Joconde au Louvre,17 (?) juin 1945. Paris, Roger-Viollet.


Si la Joconde reste peu de temps à Chambord, où elle passe à quatre reprises au cours de la guerre (son premier séjour, consécutif à l’évacuation du Louvre, dura trois mois),  d’autres œuvres majeures sont entreposées au château pendant toute la guerre, telles que La liberté guidant le peuple de Delacroix, le pastel de Madame de Pompadour de Quentin de La Tour, cinq des plus beaux tapis de la Savonnerie conservés à Versailles, la tenture de La Dame à la Licorne, la collection des plans-reliefs, des dessins de Pisanello et de Léonard de Vinci et le retable de Bâle.
 
Dès la Libération les œuvres des différents dépôts regagnent progressivement leurs musées respectifs, et au printemps 1946, Chambord ne renferme quasiment plus que la collection des plans-reliefs.

Marc Vaux, La Grande Galerie abandonnée,1939. Paris, Roger-Viollet.
 

Chambord, lieu de résistance

En 1943, à Chambord, la Résistance prend plusieurs formes : la constitution d’un petit groupe, dépendant du réseau Adolphe, chargé d'organiser les parachutages dans les environs du village, l’accueil de nombreux réfractaires au Service du Travail Obligatoire venant gonfler l’effectif des ouvriers forestiers, placés sous la responsabilité des Eaux et Forêts, et l’intégration des Forces Françaises de l'Intérieur.



 

Gonzague Dreux, Soldats allemands levant les couleurs nazies devant l'hôtel Saint-Michel entre juin 1940 et février 1941
Collection Dreux